Céline, 35 ans . Chambéry (73)

Aujourd’hui, je vous partage les confidences de Céline, avocate en freelance sur Chambéry. J’ai rencontré Céline au Mug, l’espace de coworking où j’animais l’an dernier des ateliers de psychologie positive. Céline a accepté de nous partager ses confidences optimistes : de vraies pépites qui montrent qu’il est possible de rebondir !

Bonjour Céline !
Alors, dis-moi, dirais-tu que tu es de nature plutôt optimiste ou pessimiste ?

« A la base, plutôt pessimiste, tendance râleuse, je suis assez connue pour ça ! Mais je ne supportais plus d’être comme ça. C’était surtout vrai quand j’étais à Paris, la ville m’envoyait beaucoup d’ondes négatives, trop de stress, tout va très vite, tu n’as le temps de rien. Tu es toujours en train de courir, sans jamais avoir le temps de réfléchir à toi même, et à si tout ça, au fond, ça rime à quelque chose…Depuis que je suis en province, je râle beaucoup moins ! »

Qu’est-ce qui t’a permis de développer ton optimisme ?
« Notre déménagement à Chambéry. En 2013, à Paris le temps du mois de juin n’était vraiment pas terrible. Il n’y avait pas assez de lumière, je trouvais les gens tristes. Je sentais le besoin de changer d’environnement. Les choses sont bien faites, mon mari est savoyard, il a eu une opportunité à Chambéry, nous l’avons saisie tout de suite et sommes venus nous installer ici. En province, le rythme est différent, il permet de prendre le temps de faire les choses. J’ai retrouvé des relations humaines de qualité, moins individualistes, plus chaleureuses, même avec les commerçants, les gens que je croise au quotidien. Un bonjour, un sourire… Ca m’a en quelque sorte forcée à devenir aussi comme ça. Quand je retourne sur Paris, c’est maintenant mon grand bonheur d’avoir cette attitude plus positive, et j’essaye de la communiquer. Les gens sont surpris au départ, mais ça leur fait plaisir, alors quelque chose émerge… »

Y-a-t-il eu des choses difficiles parfois dans ta vie ? Veux-tu nous les partager ?
« J’ai travaillé dans plusieurs cabinets d’avocat, mais mon arrivée à Chambéry a été une période très difficile professionnellement : je devais m’adapter à une nouvelle façon de fonctionner. Travailler pour un cabinet, c’est beaucoup de dossiers, pas de place à la vie personnelle ou au bien-être au quotidien. On est là pour produire, pas pour être considéré comme un être humain avec ses forces et ses faiblesses. Je savais que ça ne durerait qu’un temps, ça me demandait beaucoup trop de sacrifices sur mes propres valeurs sur le plan humain, et donc de me nier au quotidien. On me demandait de ne rien changer, de faire les choses sans réfléchir, or j’ai besoin de me sentir impliquée dans ce que je fais. Ca a duré 3 ans et demi jusqu’au burn-out, le mur que l’on se prend de pleine face, plus de jus, tu ne peux plus avancer. J’étais arrivée au bout de ce que je pouvais endurer avec une souffrance physique et mentale telle, que je me suis dit que jamais, je ne voudrais revivre ça dans ma vie. »

Quels sont les secrets d’optimisme qui t’ont permis de traverser ces difficultés et de rebondir ?
« Un gros travail de lâcher-prise. Penser à moi et changer de logiciel. J’ai lu des livres inspirants sur le burn-out pour comprendre ce qui m’arrivait. Comprendre m’a permis de dédramatiser : voir que c’était normal et que ça allait passer, accepter que ça prenne du temps de guérir mon corps et mon esprit, pour que la machine reparte quand tout a été cramé. L’acceptation de ce qui nous arrive est la clé, comprendre et accepter. »

Maintenant, je m’écoute, j’écoute mes limites. J’ai des clignotants qui s’allument quand je vais trop loin. Je m’arrête avant, je me recentre, je note que je dérive vers mes anciens travers, et je corrige.

Au quotidien, j’essaye de dédramatiser, remettre mon problème à l’échelle du monde, arrêter de me regarder le nombril. »

L’acceptation de ce qui nous arrive

est la clé : comprendre et accepter.


Quel est ton grand rêve ?
« Créer un espace en Savoie où il y aurait une vraie communauté d’entraide entre professionnels, un lieu de partage pour permettre de faire aboutir des projets. Un lieu où il se passe des choses magiques : lancer la magie entrepreneuriale dans un lieu atypique, un peu différent. »

Si tu avais une baguette magique, quel vœu ferais-tu pour toi ?
« Je me donnerais les moyens et le budget pour créer cet espace, tout ce qu’il faut pour le financer. »

Et quel serait ton voeu pour le monde ?
« Changer le prisme de réflexion de l’homme. Le changement des mentalités est en cours, mais je mettrais un grand coup d’accélérateur, pour que les gens changent plus profondément leur façon de voir les choses. Si on avance tous ensemble, alors on peut le faire. Nous devons arrêter de penser de façon personnelle et cesser de s’apitoyer sur nous-même. Mon rêve ? Avoir des dirigeants qui aient le courage de faire changer les choses, la planète first, un gouvernement de l’humanité qui transcenderait les frontières. « 

Merci beaucoup Céline pour ton témoignage inspirant !