Françoise, 72 ans . Meylan (38)

J’ai rencontré Françoise lors de sa participation à l’une de mes séances de Yoga du Rire. J’ai été touchée par son énergie et son optimisme débordant. Françoise a un regard très positif sur la maladie de Parkinson qui l’accompagne depuis quelques années. Elle a accepté de nous raconter en quoi la maladie a été pour elle un déclic positif. Je vous partage aujourd’hui son très beau témoignage.

Bonjour Françoise !
Alors, dis-moi, dirais-tu que tu es de nature plutôt optimiste ou pessimiste ?

« Optimiste, totalement ! Mais je ne l’ai pas toujours été. »

Qu’est-ce qui t’a permis de développer ton optimisme ?
« Je le suis depuis que je sais que je suis malade. J’ai la maladie de Parkinson. Cela a été un déclic pour moi, avec le désir d’agir par rapport à cette maladie. Quand on me l’a annoncé, au début j’étais dans le déni, je n’y croyais pas. Mais peu à peu je l’ai intégré. Et curieusement je suis devenue assez vite très positive, 4 à 5 mois après l’annonce. »

En quoi la maladie t’a t-elle rendue, dans un sens, plus heureuse ?
« En réalité, elle m’a permis de rompre avec une période de retraite où j’étais paumée. Au début de la retraite, je me suis dit « chouette, des grandes vacances » ! Mais rapidement, j’ai trouvé ça long les grandes vacances… Je ne savais pas quoi faire, bénévole de quoi, de qui, comment ? Je n’avais pas vraiment l’envie.

Alors j’ai ronronné pendant 7 ans, j’ai beaucoup fait de canapé et de TV. Je ne le fais presque plus maintenant. Dans mon métier, j’étais assistante sociale, et conseillère conjugale et familiale. Je travaillais avec les autres, ce contact à la retraite me manquait.

6 mois après l’annonce de ma maladie, je me suis lancée dans un test de protocole de traitement. Je ne me suis jamais sentie aussi bien de ma vie. Et puis, on s’est rendus compte à la fin du traitement que j’avais eu le placebo. J’étais en parallèle accompagnée par une neuropsychologue qui m’avait demandé de penser à 5 projets et de les réaliser. Je les ai tous réalisés ! L’un était d’entrer à France Parkinson pour aider les parkinsoniens, leur donner de la vitalité, du tonus, leur montrer que l’on peut être dynamique. J’ai également fait une formation de patient référent. Ainsi aujourd’hui, j’interviens à l’hôpital une fois par mois. C’est plus facile d’aider des gens quand on est soi-même passé par là. Quand je reçois un message et qu’on me dit merci, je suis heureuse. »

Quels secrets te permettent de traverser les difficultés au quotidien ?
« Je suis quelqu’un d’endurante. Je fonce, je suis tenace. Ca, je l’ai toujours été. La différence, c’est qu’avant je n’étais pas très sociable, j’étais introvertie et assez isolée. Depuis la maladie je suis devenue extravertie. Je m’intéresse aux gens maintenant par plaisir. J’ai complètement changé de personnalité. »

 

C’est plus facile d’aider des gens quand on est soi-même passé par là.

 

Quel est ton grand rêve ?
« Mes grands rêves, je les réalise. Comme aller voir les petits poissons ! L’année dernière, en janvier, je suis partie en croisière aux Caraïbes par exemple. J’ai beaucoup de rêves de voyages. Je souhaite rester indépendante le plus possible, rester dynamique, je fais tout pour. Je vais faire 6 semaines de rééducation intensive en hôpital de jour. Je veux faire plein de choses, et notamment continuer à marcher. »

Si tu avais une baguette magique, quel vœu ferais-tu pour toi ?
« Rester indépendante. Conduire un peu ma voiture, être autonome le plus possible. Accepter de l’aide seulement si j’en ai besoin. »

Et quel serait ton voeu pour le monde ?
« La paix. Je n’aime pas les conflits, mêmes personnels. La maladie nous rend beaucoup plus sensibles, je ne supporte pas les contrariétés. »

Merci beaucoup Françoise pour ton énergie si contagieuse 🙂 !