Claude, 72 ans . Toulouse (31)

J’ai rencontré Claude pendant un séjour qui l’a amenée à vivre plusieurs mois à Grenoble. Elle était alors venue participer aux cafés de l’optimisme. Nous nous sommes liées d’amitié et avons depuis gardé contact. Claude a accepté de nous partager ses confidences optimistes, si lumineuses et remplies de douceur.

Bonjour Claude !
Alors, dis-moi, dirais-tu que tu es de nature plutôt optimiste ou pessimiste ?

« Plutôt optimiste, avec des nuances. Disons optimiste inquiète ☺…
En général quand je suis dans une situation, je cherche tout ce qui peut se passer de bien et de mal, en essayant d’être la plus objective possible. J’aime savoir que ça peut mal se passer, mais ce n’est pas ce qui m’arrête. En général, je choisis la lumière, et j’y vais ! Mais y aller en sachant, pour moi, ce n’est pas pareil, ça me rassure. »

L’as-tu toujours été ? Qu’est-ce qui t’a permis de le devenir ?
« Je crois que je l’ai toujours été. Je suis juive, née en 1946. Très tôt, dans les années 50, dès mes 5 ans, j’entendais mes parents parler des camps de concentration, j’ai été tout de suite mise face à une réalité très dure.

Mais à cet âge-là, une chose m’a sauvée :
je passais la nuit à regarder les étoiles.
Cela m’a tenu quand j’étais enfant.

Y-a-t-il des choses difficiles parfois dans ta vie aujourd’hui ? Veux-tu nous les partager ?
« Oui, comme nous tous, je traverse des moments parfois plus difficiles que d’autres. Je vais choisir de partager avec toi des difficultés sur lesquelles j’ai la grande chance de pouvoir agir : le challenge de la santé. Prendre soin de ma santé avant tout. Enfin ce devrait être comme ça…
Car des fois, je peux rester des heures avec mon arrière petite-fille qui dort dans mes bras, avec mon cou de travers. Je sais qu’après il va me falloir du temps pour me remettre de cette mauvaise posture, pourtant je le fais quand même…
J’ai des problèmes importants avec mes pieds depuis 1 an. Je faisais beaucoup de tango avant, j’ai dansé pendant 20 ans. J’ai dû arrêter le tango l’an dernier à cause de mes pieds. Mais je m’estime heureuse d’avoir pu danser pendant toutes ces années. J’ai arrêté pour pouvoir continuer à marcher chaque jour. »

Quels secrets te permettent de traverser ces difficultés liées à ta santé ?
« Les rencontres avec les gens. Les amis, les médecins qui me conseillent. Je pose beaucoup de questions, cela me permet de trouver des solutions. Je travaille tous les jours pour pouvoir continuer à marcher, faire des promenades. Je me fais des massages, je mets maintenant des orthèses pour dormir, pour m’aider à redresser mes orteils. Je travaille aussi avec un ostéopathe au repositionnement des hanches pour replacer tout le corps. A aucun moment je ne plie bagage. Je suis très optimiste. Tous les jours je fais une promenade que j’essaye de doser pour pouvoir recommencer le lendemain.
Si tu ne fais rien, tu peux anesthésier ton corps, devenir une potiche qui ne bouge plus. C’est une question de choix, je ne juge pas. »

 

Confidences optimistes Claude

Quel est ton grand rêve ?
« Résoudre une question de mathématique, un problème géométrique. J’y tiens ! Je vais le résoudre un jour. Je suis en relation avec des chercheurs aux 4 coins du monde pour cela.

Un autre rêve que j’ai est d’aller passer du temps en Mongolie. Il faut que je le fasse assez vite pour être en forme et en profiter. »

Si tu avais une baguette magique, quel vœu ferais-tu pour toi ?
« Ouh la la, c’est difficile, je ne sais pas…
Il n’y a pas quelque chose qui me fasse un besoin très fort. Il y a 6 mois, j’aurais dit que mes pieds s’arrangent, mais ils s’arrangent, alors… Ah…si ! Une meilleure relation avec mes filles. Une relation plus facile. Car aujourd’hui, c’est compliqué. »

Et quel serait ton voeu pour le monde ?
« Préserver tous les enfants du monde. Les préserver de la santé, de la peur, de la faim, de l’accident, du manque d’amour. Je voudrais créer un petit ange qui vole au-dessus de chaque enfant. Quand j’ai eu mes enfants j’ai vraiment eu cette impression qu’il y avait quelque chose qui m’aidait, que seule je n’y arriverai pas. Alors je voudrais ça pour tous. »

Merci beaucoup Claude pour ton si beau témoignage 🙂